Ainsi qu'en tĂ©moigne le film palme d'or de Cannes, l'expression art contemporain» suscite gĂ©nĂ©ralement des rĂ©flexions nĂ©gatives on vous parle de Piss Christ, un crucifix immergĂ© dans l'urine et le sang Andres Serrano, 1987, de Cloaca, la machine Ă caca Wil Delvoye, 2000, du doigt d'honneur en marbre de 11 mĂštres de haut intitulĂ© Maurizio Cattelan, 2010 ou encore des photos pornos» de Jeff Koons et sa femme la Cicciolina 2008. L'Ă©numĂ©ration s'accompagne parfois d'une rĂ©flexion ironique sur cette manie des artistes Ă vouloir concurrencer Duchamp, mais en vain lorsque, en 1917, Marcel Duchamp achĂšte un urinoir pour en faire un oeuvre d'art, qu'il signe au pinceau du nom de R. Mutt» et qu'il nomme Fontaine, il place d'emblĂ©e la barre trĂšs haut⊠Le chiotte chef d'oeuvre de l'art est un oxymoron», explique Alain Boton. Autrement dit quelque chose d'aussi absurde qu'une obscure clarté». Auteur de Marcel Duchamp par lui-mĂȘme ou presque, Alain Boton signe dans le dernier numĂ©ro de la Revue du Mauss Religion, le retour ?, un article Ă©clairant sur ce qu'est l'art contemporain au regard des religions. IntitulĂ© L'Eros mimĂ©tique mis Ă nu par ses cĂ©libataires mĂȘmes, cet article prĂ©sente la grande vertu de n'ĂȘtre ni pour ni contre l'art contemporain, mais au-dessus de la mĂȘlĂ©e, Ă une hauteur telle qu'on se sent brusquement beaucoup plus intelligent. Ca fait du lâurinoir de Duchamp symbolise-t-il lâart contemporain ? Partant du principe que ce qu'il appelle l'art moderne-contemporain commence vers 1850, Alain Boton entame ainsi son raisonnement Il est un motif qui façonne directement ou indirectement une grande partie des objets culturels que les modernes ont créé depuis 1850 Ă nos jours. C'est le motif refusĂ© par les uns donc rĂ©habilitĂ© par les autres. Il est le moteur de l'art dit d'avant-garde.» Pour Alain Boton, il est significatif que les oeuvres d'art, Ă partir du XIXe siĂšcle, soient d'autant plus cĂ©lĂšbres qu'elles ont Ă©tĂ© conspuĂ©es au dĂ©but. Leur destin, d'une certaine maniĂšre, se rapproche de celui des martyrs sacrifiĂ©s par les uns, sacralisĂ©s par les autres. Ce mĂ©canisme s'enclenche au XIXe siĂšcle. Mais le premier artiste Ă en prendre conscience c'est Duchamp. Aux prĂ©misses de sa dĂ©couverte, il y a un scandale. En 1912, Marcel Duchamp se fait refuser un tableau au Salon des indĂ©pendants. L'annĂ©e suivante, ce mĂȘme tableau est exposĂ© Ă New York lors de l'Armory Show, un Ă©vĂ©nement mythique puisqu'il se donne pour but de faire connaĂźtre les avant-gardes europĂ©ennes aux Etats-unis. L'exposition va de Corot Ă Picabia, en passant par Courbet, Gauguin, Munch ou Picasso, soit plus de mille oeuvres hautement sĂ©ditieuses, parmi lesquelles celle de Duchamp suscite les rĂ©actions de rejet les plus stupeur et horripilementPhilippe Dagen raconte L'ex-prĂ©sident Theodore Roosevelt dĂ©clare sa dĂ©sapprobation. La presse dĂ©nonce une opĂ©ration au mieux immorale, au pire anarchiste - accusation sĂ©rieuse dans le contexte de l'Ă©poque. Ces articles font venir Ă l'Armory Show prĂšs de 300 000 visiteurs, dans une ambiance Ă©nervĂ©e. Parmi les Ćuvres qui cristallisent la colĂšre, la palme revient au Nu descendant l'escalier n° 2, de Marcel Duchamp, qui avait Ă©tĂ© dĂ©jĂ Ă©cartĂ© du Salon des indĂ©pendants de Paris l'annĂ©e prĂ©cĂ©dente. Pour le dĂ©crire, on parle d'une explosion dans une fabrique de tuiles» et les caricaturistes ne sont pas en reste.» Le scandale, cependant, fait la gloire de Duchamp Ă sa trĂšs grande surprise, le voilĂ invitĂ© Ă des cocktails mondains, prĂ©textes pour l'Ă©lite new-yorkaise de se dĂ©marquer de la foule outragĂ©e des culs-terreux. Duchamp, alors, dĂ©couvre ou croit dĂ©couvrir dans l'art moderne tel qu'il s'est dĂ©veloppĂ© depuis le milieu du XIXe siĂšcle une constante. Une constante qui lui semble si dĂ©terminante qu'il le nommera la loi de la pesanteur.» Cette loi peut ĂȘtre rĂ©sumĂ©e ainsi Pour qu'un objet créé par un artiste devienne un chef-d'Ćuvre de l'art, il faut qu'il soit d'abord refusĂ© par une majoritĂ© scandalisĂ©e de telle sorte qu'une minoritĂ© agissante puisse trouver un gain en termes d'amour-propre Ă rĂ©habiliter l'artiste et son Ćuvre et ainsi se diffĂ©rencier des autres»».[ ]Quoi de plus contradictoire avec la notion de chef dâoeuvre quâun⊠? Pour vĂ©rifier la justesse de cette loi, Marcel Duchamp dĂ©cide de la mettre Ă l'Ă©preuve du rĂ©el. Le principe est le suivant n'importe quel objet peut devenir un chef d'oeuvre de l'art» s'il commence sa carriĂšre par un refus ostensible. Marcel Duchamp choisit donc un objet totalement inadĂ©quat pour devenir un chef d'oeuvre de l'art. Un urinoir», explique Alain Boton. AprĂšs quoi, Marcel Duchamp attend l'occasion de prĂ©senter cet urinoir dans les bonnes conditions, c'est-Ă -dire de telle sorte que son urinoir soit refusĂ©. L'occasion se prĂ©sentera en 1917 Ă New York lors d'une grande exposition appelĂ© The Big Show.» Son urinoir, comme il s'y attendait, est refusĂ©. La presse fait Ă©cho Ă l'affaire. S'agit-il d'un canular ? D'une mauvaise plaisanterie ? Ou d'une rĂ©volution de l'art ? Plusieurs dĂ©cennies passent. L'urinoir qui, entre-temps a disparu et dont Duchamp fournit plusieurs rĂ©pliques certifiĂ©es» devient l'oeuvre la plus controversĂ©e de l'art du XX siĂšcle» Wikipedia. Lors de son inauguration sous les huĂ©es, en fĂ©vrier 1977, le centre Pompidou prĂ©sente une grande rĂ©trospective Marcel Duchamp dont l'urinoir occupe la part centrale. L'art moderne et contemporain devient alors le champ par excellence de la guerre du bon goĂ»t. Chacun y va de son argument. Duchamp triomphe. Il avait donc raison !?LâexpĂ©rience nâest concluante que si les intentions sont cachĂ©es aux cobayesPour Alain Boton, il est vital de comprendre que Duchamp n'est pas un artiste mais un chercheur en sciences humaines. Ses crĂ©ations» ne sont pas des oeuvres, mais des expĂ©riences. Avec l'urinoir, Duchamp veut vĂ©rifier une thĂ©orie sur le fonctionnement de la sociĂ©tĂ© occidentale contemporaine. Pour bien montrer que c'est dans une vĂ©ritable expĂ©rience qu'il se lance et pas dans une provocation, il va se tenir au plus prĂšs de la mĂ©thode de la science expĂ©rimentale qui commence toujours par la mise au point d'un protocole 1, le problĂšme Ă©tant pour lui de garder ce protocole secret. En effet s'il venait Ă ĂȘtre connu, les comportements des milliers d'intervenants seraient dĂ©finitivement biaisĂ©s et l'expĂ©rience annuÂlĂ©e. Pour autant, il faut qu'en fin de parcours ce protocole apparaisse de telle sorte qu'on prenne acte de cette expĂ©rience et de son rĂ©sulÂtat.» Son protocole doit rester secret pour ne pas fausser l'expĂ©rience. En mĂȘme temps, il doit ĂȘtre lisible Ă la fin de l'expĂ©rience, c'est-Ă -dire une fois l'urinoir devenu chef d'oeuvre de l'art. Pour concilier ces deux paramĂštres â cacher Ă ses contemporains et dĂ©voiler la dĂ©couverte aux gĂ©nĂ©rations futuresâil crĂ©era La MariĂ©e mise Ă nu par ses cĂ©libataires, mĂȘme, qu'on nomme aussi Le Grand Verre. Ce tableau, associĂ© aux notes qui le dĂ©crivent, plus d'une centaine de pages, est le schĂ©mas fonctionnel du monde de l'art il dĂ©crit par quels mĂ©canismes psychologiques et sociologiques une pissotiĂšre accĂšde Ă la postĂ©ritĂ©.»Marcel Duchamp aurait codé» son protocole dans Le Grand VerreFier d'ĂȘtre celui qui, le premier, a dĂ©couvert le pot aux roses, Alain Boton affirme qu'il a totalement dĂ©cryptĂ© La mariĂ©e mise Ă nu. La mariĂ©e, c'est notre sociĂ©tĂ©, dit-il, dont le moteur est le dĂ©sir d'ĂȘtre unique. Dans notre sociĂ©tĂ©, dominĂ©e par l'impĂ©ratif d'originalitĂ© et d'innovation, les individus sont tenus de se dĂ©marquer et pour cela tous les moyens sont bons afficher une sexualitĂ© diffĂ©rente», par exemple. Se distinguer par les vĂȘtements. Ou prĂ©tendre qu'on aime ce que les autres trouvent vulgaire. Ainsi si aujourd'hui encore il est courant de penser que le dĂ©sir d'innovation des artistes est la cause motrice de l'Ă©volution de l'art moderne, et si les scandales sont considĂ©rĂ©s comme des consĂ©Âquences inĂ©vitables dues au conformisme de la masse, Duchamp par son expĂ©rience montre que c'est l'inverse le refus scandalisĂ© par les uns qui conditionne la rĂ©habilitation par les autres est la cause de cette Ă©volution et l'innovation la consĂ©quence.» Pour le dire plus clairement les objets d'art n'ont aucune valeur intrinsĂšque. Leur valeur dĂ©rive de leur capacitĂ© Ă susciter un dĂ©bat. Ce sont des objets prĂ©texte Ă disputes. L'art, dans ce contexte de compĂ©tition, n'est qu'un espace de lutte identitaire oĂč chacun se positionne par rapport Ă l'autre. Notamment par l'indignation.» Certains s'indignent que Versailles accueille une exposition de Murakami. D'autres s'indignent que Murakami soit calomniĂ©. L'oeuvre de Murakami n'est que le miroir oĂč se mirent les uns et les et des couleurs Be yourself, express yourself, etcLe processus d'art moderne a pour principale fonction, pour ne pas dire pour seule fonction, de nous permettre de mettre en action nos jugements de goĂ»t afin de nous diffĂ©rencier.» Que les jugements ou l'oeuvre soient intĂ©ressants ne change rien Ă l'affaire. L'art n'est qu'un terrain de bataille discursif, chacun s'employant Ă dĂ©fendre une oeuvre qui, en miroir, lui renvoie de lui-mĂȘme une image valorisante celle d'un ĂȘtre qui se distingue des autres. VoilĂ pourquoi les oeuvres d'art ont tout intĂ©rĂȘt Ă faire scandale. Mais, mĂȘme aujourd'hui alors que le rĂŽle dynamique du scandale dans l'art avant-gardiste est connu et reconnu», on continue de croire qu'il faut dĂ©fendre des artistes parce qu'ils sont lapidĂ©s» par l'opinion publique ou bannis» par leur gouvernement. Alors qu'en rĂ©alitĂ©, ces oeuvres sont juste des Ă©lĂ©ments constitutifs de notre identitĂ©, identitĂ© que nous construisons en les dĂ©fendant ou en les attaquant⊠Bien que l'enjeu de ces dĂ©bats ne soient ni les oeuvres, ni les artistes, mais tout simplement notre amour-propre, il serait cependant inadĂ©quat de s'en moquer. Duchamp lui-mĂȘme n'avait probablement pas d'autre but que dĂ©voiler la mĂ©canique de notre systĂšme social lorsqu'il a créé» l'urinoir. Le rĂ©sultat de son expĂ©rience, bien sĂ»r, est vexant. Nous, les modernes, nous sommes donc capables par amour-propre de contempler un urinoir au MusĂ©e ?Le processus logique de lâart une machine qui tourne Ă videDĂšs 1913, Ă peine ĂągĂ© de 26 ans, Marcel Duchamp avait dĂ©jĂ prĂ©vu deux choses concernant notre sociĂ©tĂ©. PremiĂšrement qu'elle canoniserait un urinoir comme les chrĂ©tiens ont divinisĂ© un SDF. DeuxiĂšmement, que cette logique exponentielle basĂ©e sur le dĂ©sir de diffĂ©renciation amĂšnerait fatalement notre sociĂ©tĂ© Ă la crise que nous traversons en matiĂšre d'art, mais aussi de pensĂ©e et de croyance. A quoi bon s'illusionner ? Ainsi que l'explique Alain Boton, en termes drĂŽlatiques, Marcel Duchamp a vu avant les autres que le processus mĂ©canique de rupture ne pouvait qu'amener une crise prĂ©visible. Dans une dĂ©marche trĂšs socratique ou trĂšs aĂŻkido, il n'aura fait que canaliser ce processus vers une aberration visible, un chiotte au firmament de l'art d'une Ă©poque.» En 1992, Nathalie Heinich, avait dĂ©jĂ âdans La Gloire de Van Gogh, Essai d'anthropologie de l'admirationâ postulĂ© que l'objet d'art n'Ă©tait qu'un moyen de se dĂ©marquer des autres. En 1998, Pierre Bourdieu l'avait Ă son tour notĂ© dans Les RĂšgles de l'art les oeuvres sont des prĂ©textes qui nous permettent de nous livrer Ă la seule activitĂ© qui nous motive vraiment, la seule activitĂ© qui sous-tend toute l'agitation du monde moderne, Ă savoir la recherche individuelle d'une identitĂ© diffĂ©renciĂ©e. Et maintenant ? Nous sommes, en 2017, toujours accros Ă cette forme d'addiction qu'est le fait de prendre parti pour/contre une oeuvre. La prĂ©sence dans l'oeuvre d'urine ou de sperme donne, semble-t-il, au jeu plus d' contemporain et lâillusion narcissiqueL'expĂ©rience de Duchamp dĂ©montre les capacitĂ©s extraordinairement hallucinogĂšnes de l'amour-propre dans le jugement de goĂ»t, capable de remplir un urinoir de toutes sortes de qualitĂ©s, toutes plus raffinĂ©es les unes que les autres». Il serait peut-ĂȘtre temps d'ouvrir les yeux⊠Si l'oeuvre de Duchamp a quelque chose Ă nous apprendre, maintenant, c'est d'en finir avec les faux dĂ©bats et prendre un peu de hauteur par rapport Ă ce qui motive nos indignations»⊠J'insiste sur le fait que c'est uniquement en situant les intentions de Duchamp au niveau spirituel Ă©levĂ© qu'est l'ironie socratique qu'on peut tirer bĂ©nĂ©fice de son expĂ©rimentation, conclue Alain Boton lors d'une confĂ©rence en ligne ici. L'ironisme d'affirmation comme Duchamp appelait sa mĂ©thode n'a pas pour but la dĂ©nonciation du snobisme des autres, mais de permettre Ă l'homme moderne de se comprendre lui-mĂȘme.» Autrement dit regardez-vous dans l'urinoir. Que voyez-vous ? Et si c'Ă©tait le dĂ©sir Ă©perdu d'ĂȘtre comme lui, un objet manufacturĂ© mais unique ?.A LIRE L'Eros mimĂ©tique mis Ă nu par ses cĂ©libataires mĂȘmes, d'Alain Boton, dans Revue du MAUSS, n° 49, Religion. Le retour ? Entre violence, marchĂ© et politique », dirigĂ© par Alain CaillĂ©, Philippe Chanial et François Gauthier, 2017, Paris, La LIRE AUSSI Marcel Duchamp par lui-mĂȘme ou presque, d'Alain Boton, Editions Fage, de la futilitĂ©, d'Alain Boton, Journal des anthropologues, Duchamp, artiste ou anthropologue ?, d'Alain Boton, dans Revue du MAUSS, RĂšgles de l'art, de Pierre Bourdieu Paris, Seuil, coll. Sciences humaines, Gloire de Van Gogh, Essai d'anthropologie de l'admiration, de Nathalie Heinich, Paris, Minuit, 1 Protocole Ă©tant donnĂ©s ceci-cela, si je fais ci et ça, il devra se passer et ça». Si la prĂ©diction se rĂ©vĂšle exacte cela valide la Philip Colbert with Marcel Duchamp asamuse . Marcel Duchamp, Fountain, 1917, porcelain. Philip Colbert for The Rodnik Band.
Estce l'artiste qui le décide. Là , il reprend une oeuvre magistrale à sa façon. Il prend une simple carte postale qui représente la Joconde, il lui griffonne une moustache comme on griffone les magazines (il est irrespectueux) et il met une inscription en bas "L.H.O.O.Q" (comme "look" en anglais: "regardez") qui dissimule en fait une phrase vulgaire qu'il faut épeler pour la
Marcel Duchamp est Ă lâorigine de lâart contemporain et en particulier des arts conceptuels, il est le prĂ©curseur et lâinspirateur des avant-gardes contemporaines. Lâartiste français dâorigine Henri Robert Marcel Duchamp naĂźt le 28 juillet 1887 Ă Blainville-Crevon. Il dĂ©cĂšde le 2 octobre 1968 Ă Neuilly-sur-Seine. Marcel Duchamp est un peintre, plasticien, homme de lettres français, naturalisĂ© amĂ©ricain en 1955. Tout lâeffort de lâavenir sera dâinventer le silence, la lenteur et la solitude.»Marcel Duchamp. Marcel Duchamp rejoint ses frĂšres Ă Paris en 1904 et suit les cours de lâAcadĂ©mie Julian. Mais son vĂ©ritable apprentissage de la peinture se fait auprĂšs de ses frĂšres et de leurs amis, rĂ©unis sous le nom de Groupe de Puteaux, principalement des artistes dâinspiration cubiste comme Fernand LĂ©ger ou Robert Delaunay. Le Nu descendant lâescalier Toutefois, trĂšs vite sa peinture sâĂ©loigne de la problĂ©matique spatiale des cubistes et sâattache Ă la dĂ©composition du mouvement, ce qui le rapproche des Futuristes italiens. Lâune de ces toiles, Le Nu descendant un escalier, le fait connaĂźtre Ă la grande exposition amĂ©ricaine de lâArmory Show, en 1913. Ce nu provoque Ă©galement hilaritĂ© et scandale durant lâexposition. La notoriĂ©tĂ© de Duchamp aux USA est instantanĂ©e. Il nây a pas de solution parce quâil nây a pas de problĂšme».Marcel Duchamp. En 1915 il se rend aux Ătats-Unis oĂč il retrouve son ami Francis Picabia. Il y rencontre Man Ray. Ă cette Ă©poque, Marcel Duchamp Ă©labore ses Ćuvres les plus connues, comme le Grand Verre ou les Ready-Mades comme la Fontaine, mais se consacre de plus en plus aux Ă©checs, qui deviendront, au milieu des annĂ©es 20, sa principale activitĂ©. Câest Ă travers le SurrĂ©alisme quâil renoue avec lâart en organisant de nombreux Ă©vĂ©nements en collaboration avec AndrĂ© Breton. Duchamp traverse le cubisme, DADA, le Futurisme, le SurrĂ©alisme, en restant indĂ©pendant de ces mouvements⊠Dans les annĂ©es 50, une nouvelle gĂ©nĂ©ration dâartistes amĂ©ricains qui se qualifient de nĂ©o-dadaĂŻstes, tels Jasper Johns et Robert Rauschenberg, le reconnaĂźt comme un prĂ©curseur. Chacune de ses oeuvres peut ĂȘtre analysĂ©e comme fondatrice dâun mouvement de lâart contemporain. Par sa dĂ©marche singuliĂšre, il invente vĂ©ritablement lâart contemporain. En 1953 le magazine Life lui consacre un article. Câest le dĂ©but de la cĂ©lĂ©britĂ©. Le Ready-Made, inversion du regard Il sâĂ©carte de la peinture, vers 1913-1915, avec les premiers Ready-made, objets tout faits » quâil choisit pour leur neutralitĂ© esthĂ©tique Roue de bicyclette 1913, Porte bouteilles 1914, Fontaine 1917, un urinoir renversĂ© sur lequel il appose la signature R. Mutt ». La roue de bicyclette 1913. Duchamp pose une roue de bicyclette sur un tabouret mĂȘlant la mobilitĂ© et lâimmobilitĂ©. Pour lui la roue lui rappelle le mouvement du feu dans la cheminĂ©e ». Câest pour lui un antidote au mouvement habituel de lâindividu autour de lâobjet contemplĂ©. Cela dĂ©bouchera vers la participation du spectateur et lâart optique. La Fontaine soumis au salon des indĂ©pendants de New York qui se targue pourtant dâaccepter toutes les oeuvres est refusĂ© par les organisateurs de lâArmory Show. Il a pris un article ordinaire de la vie la plus prosaĂŻque qui soit et lâa placĂ© de maniĂšre Ă ce que sa signification dâusage disparaisse sous le nouveau titre et le nouveau point de vue. La Fontaine de Marcel Duchamp est une des Ćuvres les plus controversĂ©e du XXe siĂšcle. Elle constitue dâun simple urinoir en porcelaine renversĂ© signĂ© R. Mutt » et datĂ© 1917. Duchamp a eu lâidĂ©e dâutilisĂ© un objet tout fait » industriel, achetĂ© a la sociĂ©tĂ© J. L. Mott Iron Works , plutĂŽt que rĂ©aliser une sculpture fait mains, sur lequel il a seulement rajoutĂ© lâinscription R. Mutt » a lâencre est alors envoyĂ© a la SociĂ©tĂ© des artistes indĂ©pendants de New York sous le nom de il sera refusĂ© car jugĂ©e trop vulgaire , sans intĂ©rĂȘt directeur de cette sociĂ©tĂ©, Duchamp dĂ©missionne, sans cependant dĂ©voiler ses liens avec lâ ce moment la, la question Ă©tait de savoir si R. Mutt Ă©tait sincĂšre » ou si quelquâun a agi par provocation en utilisant un nom de plaisantin pour faire une blague. La polĂ©mique se dĂ©clenche principalement avec la publication dâun article anonyme paru dans la revue satirique âThe Blind Manâ, fondĂ©e Ă lâoccasion du salon par Duchamp, Henri-Pierre RochĂ© et Beatrice Wood . En dĂ©fense de R. Mutt, il est Ă©crit Les seules oeuvres dâart que lâAmĂ©rique ait donnĂ©es sont ses tuyauteries et ses ponts ». Lâarticle consiste Ă dire que lâimportant nâest pas que Mutt ait fait la fontaine avec ses mains ou non, mais quâil ait choisi un objet de la vie quotidienne en lui retirant sa valeur dâusage avec un nouveau titre et un nouveau point de vue et la crĂ©ation consiste en une nouvelle pensĂ©e de lâ Fontaine de Duchamp constitue donc une Ćuvre fondatrice dâun art nouveau, ne jugeant plus la maĂźtrise technique, mais plutĂŽt une philosophie liĂ©e Ă la nature mĂȘme de la production et son rapport Ă la sociĂ©tĂ©. Cette pensĂ©e se retrouvera par la suite dans une majoritĂ© dâĆuvres contemporaines, marquant un tournant dans lâhistoire de lâart. Il est le geste fondateur de lâ Art Contemporain lâartiste prĂ©sentera lâobjet nouveau rĂ©alisme, puis la machine Arts Techno, la nature Land Art, les problĂ©matiques Ă©cologiques qui sont Ă la fois techno-scientifiques, sociĂ©tales et politiques EcoArt. Fontaine de Marcel Duchamp, 1917, Photographie par Alfred Stieglitz Le geste du Ready-Made de Duchamp est un geste Ă©cologique qui a une double signification tout est art, tous les hommes sont crĂ©ateurs. Lâartiste devient un modĂšle de comportement une Ă©thique de la rĂ©sistance Ă la mĂ©canisation des individus. Duchamp de lâesthĂ©tique Ă lâĂ©thique Comme le dit Pierre Restany, le geste du Ready-Made fait basculer dâun seul coup lâart de lâesthĂ©tique dans lâĂ©thique. VoilĂ que se dĂ©voile lâautre face de lâart. Lâart est un problĂšme moral liĂ© Ă la conscience de celui qui lâassume en tant que tel ». Duchamp fait passer lâart de lâesthĂ©tique des objets, Ă un art dâattitude, faisant de lâemploi de son temps, sa plus grande oeuvre dâart. On pourrait Ă©tablir entre cet art de la vie qui se poursuivra dans le mouvement Fluxus ou chez John Cage, et son esthĂ©tique de lâindiffĂ©rence, des parallĂšles avec le zen. Pour Roberto Barbanti, le geste de Duchamp dans le ready-made marque le passage du descriptif au prescriptif, du reprĂ©sentĂ© au prĂ©sentĂ© » Ce geste a une importance considĂ©rable pour les artistes qui suivront. Il rompt avec lâart classique en passant de la reprĂ©sentation Ă la prĂ©sentation. Ce sont des objets manufacturĂ©s sortis de leur contexte qui suggĂšrent une esthĂ©tique du dĂ©tournement. Avant la prĂ©occupation Ă©tait la reprĂ©sentation de la rĂ©alitĂ©, alors que les ready-made sont une prĂ©sentation de la rĂ©alitĂ©. La façon dâenvisager lâacte artistique au sein de la sociĂ©tĂ© sâest modifiĂ©e dans les annĂ©es soixantes, les diffĂ©rents courants sont issus des idĂ©es de Marcel Duchamp, par sa dĂ©marche singuliĂšre, il a inventĂ© vĂ©ritablement lâart contemporain. Il est le geste fondateur de lâart contemporain lâartiste prĂ©sentera lâobjet nouveau rĂ©alisme, puis la machine art technologique. Mais il devient un geste acadĂ©mique auquel Duchamp sâest lui-mĂȘme est aussi Ă lâorigine de lâArt Conceptuel, puisque lâessentiel est de dĂ©placer La Fontaine lâobjet lui-mĂȘme est le doigt qui montre la lune». Lâessentiel est le concept de dĂ©placer La Fontaine dans le contexte de lâart art contextuel et art conceptuel. Le geste du Ready-Made Ă lâorigine de lâart Ă©cologique Le Ready-Made est Ă lâorigine de lâart contemporain et en particulier des arts conceptuels, mais on peut voir ce geste comme la possibilitĂ© dâun art dans la nature puis dâun art Ă©cologique Duchamp fait passer lâArt de la reprĂ©sentation Ă la prĂ©sentation a â prĂ©sentation de la nature prĂ©sence Ă la nature art et nature. Installation in-situ dans la nature Land Art etc b â prĂ©sentation des processus scientifiques art â science or lâĂ©cologie est une science de tout et nâimporte quoi aussi dans le monde de lâart action sociale art sociologique, intervention Ă©cologique, eco-activisme⊠Ces Ćuvres peuvent sâexprimer sous plusieurs formes inventĂ©es ou rĂ©novĂ©es par Duchamp installation prĂ©sentation, performance prĂ©sence. Tout est art, tout peut faire oeuvre. LâacadĂ©misme post-duchampien dans lâart contemporain et dans lâart technologique Mais lâart contemporain et lâart technologique sâengluent dans ce geste. Ce geste au dĂ©but libĂ©rateur devient un geste dâenfermement acadĂ©mique. PrĂ©senter des objets ou des machines nâest plus maintenant un geste artistique, mais une rĂ©fĂ©rence compassĂ©e et dĂ©passĂ©e. Que penser dâAnge Leccia qui met deux tĂ©lĂ©viseurs Ă©cran contre Ă©cran et multiplie par vingt le prix de vente des dits tĂ©lĂ©viseurs, ou de Bertrand Lavier qui met un frigo Brandt sur un coffre-fort Fichet-Bauche ? Ces gestes se rĂ©fĂšrent au geste de Duchamp, mais nâen ont pas la portĂ©e visionnaire et libĂ©ratrice. La mĂȘme ombre du ready-made perturbe lâart technologique prĂ©senter une machine, quâelle soit machine de communication standardisĂ©e tĂ©lĂ©copieur ou un prototype Ă©laborĂ© dans un centre de recherche, ne peut suffire Ă dĂ©finir de lâart. Le geste de Duchamp peut ĂȘtre rĂ©interprĂ©tĂ© dans un contexte technologique lâesthĂ©tique de la prĂ©sentation de lâobjet devient une esthĂ©tique de la prĂ©sentation dâune fonctionnalitĂ© technologique mise en relation de sites, temps-rĂ©el, etc⊠Mais le geste de Duchamp pourrait ĂȘtre lu aussi comme celui de la fin du sens, la fin des idĂ©es, la fin de lâesprit. Ce geste Zen appelant Ă la fin du brouillage dualiste de la thĂ©orie et des discours, pourrait conduire Ă une esthĂ©tique totalitaire. En ce sens, lâart technologique comme lâart contemporain, doivent se libĂ©rer du geste de Duchamp, ou tout au moins cesser de le cette esthĂ©tique du non-sens, doit-on opposer une esthĂ©tique du sens et appeler Ă son retour dans lâart? Doit-on se contenter dâune esthĂ©tique purement sensorielle et perceptive? De la prĂ©sentation de lâartiste Ă sa prĂ©sence de lâart de lâĂ©thique Ă la Performance Duchamp créé un art dâattitude, qui redonne Ă lâartiste et Ă lâhomme la prééminence sur lâobjet. â Je crois en lâartiste, lâart est un mirage, dit Duchamp, JâespĂšre quâun jour, on arrivera Ă vivre sans ĂȘtre obligĂ© de travailler â. Duchamp prend position sur le rapport au temps dans notre sociĂ©tĂ©, sur la soumission au travail dans une sociĂ©tĂ© industrielle. ImmatĂ©rialitĂ© et spiritualitĂ© dans lâart. Lâart comme lâa affirmĂ© Marcel Duchamp a une â mission para-religieuse Ă remplir maintenir la flamme dâune vision intĂ©rieure â . Le propos de Duchamp est une invitation Ă une autre perception. Il met en cause la peinture rĂ©tinienne et au-delĂ la tyrannie du visuel. Comme le souligne Lyotard, â Lâoeil a besoin de croire, dâunifier, dâĂȘtre intelligent. Il aime le point, comme son vis-Ă -vis dans un miroir quâil nomme le monde â . Duchamp cherche lâinvisibilitĂ© de lâuvre dâart dĂ©jĂ dans le grand verre, qui est un retard, une projection de lâuvre elle-mĂȘme qui se situe dans une â quatriĂšme dimension â. Le Grand Verre figure lâinfigurable, il porte lâempreinte inscrite, ou lâombre portĂ©e, sur son plan, dâune figure qui ne saurait ĂȘtre quâintuitionnĂ©e » . Contrairement aux apparences, la peinture de Caspar David Friedrich se situe dans la mĂȘme paysages de Friedrich sont comme lâexplique Catherine Lepront, Des paysages les yeux fermĂ©s », câest-Ă -dire des images mentales et symboliques, plus que des peintures de paysage. On rejoint la Cosa Mentale Vinci. Selon lui La pittura e cosa mentale ». Duchamp introduit lâidĂ©e et le processus dans le champ de lâart. La pratique des Ă©checs a sans doute influencĂ© cette Ă©volution. Une partie dâĂ©checs est une chose visuelle et plastique, et si ce nâest pas gĂ©omĂ©trique dans le sens statique du mot, câest une mĂ©canique puisque cela bouge⊠Câest lâimagination du mouvement qui fait la beautĂ©, dans ce cas-lĂ . Câest complĂštement dans la matiĂšre grise ». Duchamp et lâart-temps Ălevage de poussiĂšre de Man Ray et Marcel Duchamp Man Ray et Marcel Duchamp ont pratiquĂ© lâaccumulation de poussiĂšre. Marcel Duchamp laissa ainsi sâaccumuler sur son ?uvre le grand verre une couche de poussiĂšre suffisamment Ă©paisse pour quâil puisse peindre, Ă lâaide dâun pinceau, par Ă©limination de couches successives. Aujourdâhui, la photographie Ălevage de poussiĂšre de Man Ray donne un aperçu de cette expĂ©rience. Ready-made peigne en acier â 1916 sur ce peigne sont marquĂ©es la date et lâheure Ă laquelle il choisi ce ready-made Il introduit le temps comme facteur liĂ© au hasard pour choisir ses ready-mades Ready Made peigne en acier, 17 fĂ©vrier 1916, 11h, lâheure Ă©tait ainsi inscrite sur lâobjet. Il nây avait pas dâĂ©motion liĂ©e Ă lâobjet, pas de choix de lâobjet, mais un lien avec le temps . Il faut aussi souligner les Ă©levages de poussiĂšres qui sont intimement liĂ©s au concept du temps qui sâĂ©coule. â Notons enfin que la chute de poussiĂšre est un motif trĂšs important dans la pensĂ©e chinoise bouddhiste Zen â ce qui nâa rien dâĂ©tonnant, le Bouddhisme tendant en fin de comptes Ă la maĂźtrise du temps â . La MariĂ©e mise Ă nu par ses cĂ©libataires mĂȘmes ou Grand Verre est qualifiĂ© par Duchamp de Retard en Verre. â La MariĂ©e est une projection dâun objet Ă quatre dimensions â . La notion dâespace-temps passe ainsi avec Duchamp du champ scientifique au champ artistique. Fait particuliĂšrement important prĂ©figurant lâart technologique qui est un art de lâespace-temps en osmose avec la science. Le temps, la vitesse, la dĂ©composition du mouvement sont des prĂ©occupations majeures de Duchamp. Lâart performance, lâart conceptuel et Fluxus reprendront cette recherche plastique sur le temps et lâespace. DĂ©composition du mouvement cinĂ©ma expĂ©rimental, art vidĂ©o⊠Marcel Duchamp est prĂ©occupĂ© par le temps, la vitesse et la dĂ©composition du mouvement, câest ce que lâon retrouve dans son Ćuvre majeure ânu descendant un escalierâ de 1912 oĂč il dĂ©compose gĂ©omĂ©triquement les mouvements du corps et crĂ©e des instantanĂ©es rĂ©pĂ©tition du mouvement. Cette dissolution des formes et la rupture avec la reprĂ©sentation dans la peinture classique sont des influences pour les diffĂ©rents mouvements de lâart contemporain tel que le futurisme. En effet lâart contemporain sâattache Ă dĂ©truire de plus en plus le cadre classique dans lequel sâinscrivait jusquâalors lâart, il sâappuie pour cela largement sur les nouvelles technologies et utilise les nouveaux moyens dâexpression. Cette fascination pour la vitesse et la dĂ©composition des mouvements ont amenĂ© Duchamp Ă rĂ©aliser Anemic cinema en 1925 Ă lâorigine du cinĂ©ma expĂ©rimental. Duchamp est aussi Ă lâorigine comme dâautres artistes de DADA du cinĂ©ma expĂ©rimental. En 1926, il rĂ©alise un court-mĂ©trage expĂ©rimental intitulĂ© Anemic Cinema, dâune durĂ©e de 7 minutes et signĂ© Rose SĂ©lavy, avec la complicitĂ© de Man Ray et du rĂ©alisateur Marc AllĂ©gret. Des disques en mouvement sont filmĂ©s sur lesquels sont parfois inscrits des phrases comme par exemple Lâenfant qui tĂšte est un souffleur de chair chaude et nâaime pas le chou-fleur de serre-chaude », oĂč lâabsurde, lâhumour noir et lâallitĂ©ration sont de mise. Le film fut projetĂ© en aoĂ»t 1926 en sĂ©ance privĂ©e. Dix sĂ©quences de disques optiques interrompues par les neuf disques de calembours suivants Bains de gros thĂ© pour grains de beautĂ© sans trop de benguĂ© 1 Lâenfant qui TĂšte est un souffleur de chair chaude et nâaime pas le choux fleur de serre chaude 2 Si je te donne un sou, me donneras-tu une paire de ciseaux ? 3 On demande des moustiques domestiques demi-stocks pour la cure dâazote sur la cĂŽte dâAzur 4 Inceste ou passion de famille, Ă coups trop tirĂ©s 5. Esquissons les ecchymoses des esquimaux aux mots exquis 6. Avez-vous dĂ©jĂ mis la moelle de l?aimĂ©e dans la poĂȘle de lâaimĂ©e ? 7. Parmi nos articles de quincaillerie paresseuse, nous recommanderons le robinet qui sâarrĂȘte de couler quand on ne lâĂ©coute pas 8. Lâaspirant habite Javel et moi jâavais lâhabite en spirale 9.Lâanagramme imparfait du titre annonce tout Ă la fois lâaspect tournoyant des disques optiques et les boucles de mots, contre pĂ©tries et blagues potaches. Le cinĂ©ma mâa surtout amusĂ© pour son cĂŽtĂ© optique. Au lieu de fabriquer une machine qui tourne, comme jâavais fait Ă New York, je me suis dit pourquoi ne pas tourner un film ? Ăa ne mâintĂ©ressait pas pour faire du cinĂ©ma en tant que tel, câĂ©tait un moyen plus pratique dâarriver Ă mes rĂ©sultats optiques. ⊠Non, je nâai pas fait de cinĂ©ma, câĂ©tait une façon commode dâarriver Ă ce que je ce cinĂ©ma Ă©tait trĂšs drĂŽle. On travaillait millimĂštre par millimĂštre parce quâil nây avait pas de machines trĂšs perfectionnĂ©es. Il y avait un petit rond, avec des millimĂštres marquĂ©s, nous tournions image par image. On a fait ça pendant deux semaines. Les appareils nâĂ©taient pas capables de prendre la scĂšne Ă nâimporte quelle vitesse, ça se brouillait, et comme ça tournait assez vite ça faisait un effet optique curieux. On a donc Ă©tĂ© obligĂ©s dâabandonner la mĂ©canique et de faire tout nous-mĂȘmes. Un retour Ă la main, pour ainsi dire » Duchamp entretient un rapport complice avec le cinĂ©matographe quâil poursuit en participant au film Entrâacte. Duchamp jouant contre Man Ray dans le film Entrâacte de RenĂ© Clair et Francis Picabia. Couper le son â film muet! Duchamp lâinventeur art optique, art technologiques⊠Duchamp est aussi associĂ© aux arts technologiques par ses oeuvres entre recherche technique, recherches scientifico-poĂ©tiques la quatriĂšme dimension dans Le Grand Verre. Au moment oĂč il travaille sur les esquisses du Nu descendant lâescalier 1911-12, il dĂ©couvre les expĂ©riences protocinĂ©matographiques dâĂtienne-Jules Marey. Sa Roue de bicyclette 1913 peut Ă©galement sâinscrire dans les prĂ©mices de ses travaux sur le mouvement poĂ©tico-sculptural, ce Ready-made est en effet considĂ©rĂ©e comme Ă lâorigine de lâart cinĂ©tique. La phase suivante entretient une rapport entre moteurs Ă©lectriques, disques transparents ou recouverts de motifs gĂ©omĂ©triques 1920-1923, et culminera avec les Rotoreliefs, une invention dont il dĂ©posera le brevet 1935.Il invente par ses Rotoreliefs lâ Art cinĂ©tique. Rotative plaques verres optique de prĂ©cisionâ 1920 Ćuvre qui conduit au film de Duchamp Anemic CinĂ©ma â 1925 aux origines du CinĂ©ma expĂ©rimental, et de lâOptical Art ou Op Art â Ces plaques optiques font lâobjet dâun dĂ©pĂŽt de brevetâŠType de dĂ©marche technoscientifique qui se prolongreont dans le robot et le synthĂ©tiseur de Paik et dans les Arts technologiques. Rotoreliefs â 1935 La MariĂ©e mise Ă nu par ses cĂ©libataires, mĂȘme Le Grand Verre â 1915/1923Oeuvre intĂ©grant la 4Ăšme dimension lâespace et le temps â mĂ©canisme Duchamp et les Ă©checs image Duchamp jouant contre Man Ray dans le film Entrâacte de RenĂ© Clair et Francis Duchamp contre John Cage Ă Toronto. Duchamp arrĂȘte sa production artistique aprĂšs Le Grand Verre et se consacre aux Ă©checs. La participation du spectateur, lâoeuvre ouverte Ce sont les regardeurs qui font les tableaux»Somme toute, lâartiste nâest pas seul Ă accomplir lâacte de crĂ©ation car le spectateur Ă©tablit le contact de lâuvre avec le monde extĂ©rieur en dĂ©chiffrant et en interprĂ©tant ses qualifications profondes et par lĂ , ajoute sa propre contribution au processus crĂ©atif.» Marcel Duchamp Marcel Duchamp, Erratum musical 1913 Le principe en est simple, dit-il Installez-vous face Ă un clavier, nâimporte lequel et pressez chaque touche lâune aprĂšs lâautre, au hasard compte tenu du fait quâaucune note ne doit ĂȘtre rĂ©pĂ©tĂ©e, sans modulation, ni accentuation particuliĂšre ». On trouve le descriptif dâune bande son pour Le Grand Verre La MariĂ©e dans La BoĂźte Verte, recueil de notes publiĂ©es en 1934 et reprises dans Duchamp du signe. Les prĂ©mices dâune musique minimale et alĂ©atoire furent ainsi exprimĂ©s dans La BoĂźte Verte, livre publiĂ© en 1934, mais dont la conception remonte aux annĂ©es 1912-1915. âChaque touche de clavier du piano correspond Ă un numĂ©ro de 1 Ă 88. Un petit papier tirĂ© au hasard porte un numĂ©ro. Le pianiste joue la note sĂ©lectionnĂ©eâ. On peut y voir les prĂ©mices, voire lâinfluence quâune telle conception de la musique a pu jouer 50 ans plus tard chez Fluxus et chez John Cage. Erratum musical, interprĂ©tĂ© ici par Stephane Ginsburgh, se compose des 88 notes dâun clavier de piano jouĂ©es dans un ordre alĂ©atoire, sans rĂ©pĂ©tition ni accent. Duchamp et le cinĂ©ma Duchamp est aussi Ă lâorigine comme dâautres artistes de DADA du cinĂ©ma 1926, il rĂ©alise un court-mĂ©trage expĂ©rimental intitulĂ© Anemic Cinema, dâune durĂ©e de 7 minutes et signĂ© Rose SĂ©lavy, avec la complicitĂ© de Man Ray et du rĂ©alisateur Marc AllĂ©gret. Des disques en mouvement sont filmĂ©s sur lesquels sont parfois inscrits des phrases ? comme par exemple Lâenfant qui tĂšte est un souffleur de chair chaude et nâaime pas le chou-fleur de serre-chaude », oĂč lâabsurde, lâhumour noir et lâallitĂ©ration sont de mise. Le film fut projetĂ© en aoĂ»t 1926 en sĂ©ance privĂ©e. Anemic cinema, court mĂ©trage rĂ©alisĂ© avec la collaboration de Man Ray et Marc AllĂ©gret, 1926 Dix sĂ©quences de disques optiques interrompues par les neuf disques de calembours suivants Bains de gros thĂ© pour grains de beautĂ© sans trop de benguĂ© 1 Lâenfant qui TĂšte est un souffleur de chair chaude et nâaime pas le choux ? fleur de serre chaude 2 Si je te donne un sou, me donneras-tu une paire de ciseaux ? 3 On demande des moustiques domestiques demi-stocks pour la cure dâazote sur la cĂŽte dâAzur 4 Inceste ou passion de famille, Ă coups trop tirĂ©s 5. Esquissons les ecchymoses des esquimaux aux mots exquis 6. Avez-vous dĂ©jĂ mis la moelle de lâaimĂ©e dans la poĂȘle de lâaimĂ©e ? 7. Parmi nos articles de quincaillerie paresseuse, nous recommanderons le robinet qui sâarrĂȘte de couler quand on ne lâĂ©coute pas 8. Lâaspirant habite Javel et moi jâavais lâhabite en spirale 9.Lâanagramme imparfait du titre annonce tout Ă la fois lâaspect tournoyant des disques optiques et les boucles de mots, contre pĂ©tries et blagues potaches. Le cinĂ©ma mâa surtout amusĂ© pour son cĂŽtĂ© optique. Au lieu de fabriquer une machine qui tourne, comme jâavais fait Ă New York, je me suis dit pourquoi ne pas tourner un film ? Ăa ne mâintĂ©ressait pas pour faire du cinĂ©ma en tant que tel, câĂ©tait un moyen plus pratique dâarriver Ă mes rĂ©sultats optiques. ⊠Non, je nâai pas fait de cinĂ©ma, câĂ©tait une façon commode dâarriver Ă ce que je ce cinĂ©ma Ă©tait trĂšs drĂŽle. On travaillait millimĂštre par millimĂštre parce quâil nây avait pas de machines trĂšs perfectionnĂ©es. Il y avait un petit rond, avec des millimĂštres marquĂ©s, nous tournions image par image. On a fait ça pendant deux appareils nâĂ©taient pas capables de prendre la scĂšne Ă nâimporte quelle vitesse, ça se brouillait, et comme ça tournait assez vite ça faisait un effet optique curieux. On a donc Ă©tĂ© obligĂ©s dâabandonner la mĂ©canique et de faire tout nous-mĂȘmes. Un retour Ă la main, pour ainsi dire ». Duchamp entretient un rapport complice avec le cinĂ©matographe En 1918, il apparaĂźt comme figurant dans Lafayette, We Come! de LĂ©once Perret un homme blessĂ©.En 1924, il participe au tournage dâEntrâacte de RenĂ© Clair dans ce court-mĂ©trage expĂ©rimental et comique, Duchamp apparaĂźt en joueur dâĂ©checs face Ă Man 1944, il est âlâartisteâ dans le film expĂ©rimental de Maya Deren, Witchâs 1947, il participe Ă la direction artistique du film RĂȘves Ă vendre VO Dreams That Money Can Buy dâHans Richter, pour un Ă©pisode sur une musique de John Cage. La boĂźte verte puis la boĂźte en valise le multiple dâartiste BoĂźte verte Edition de notes sur la mariĂ©e⊠â 1934 image image Etant DonnĂ© de Marcel Duchamp aux origines de lâinstallation Etant donnĂ©s 1La chute dâeau 2Le gaz dâĂ©clairage â 1946 â 1968 Etant donnĂ©s 1La chute dâeau 2le gaz dâĂ©clairage est la derniĂšre oeuvre de Marcel Duchamp, sorte de testament posthume rĂ©alisĂ©e dans le plus grand secret de 1946 Ă 1968 mort de Marcel Duchamp le 2 Octobre 68. Elle a Ă©tĂ© montrĂ©e le 7 juillet 1969 au musĂ©e de Philadelphie sans aucune cĂ©rĂ©monie dâinauguration, ni dĂ©claration Ă la presse. AppelĂ©e par Marcel Duchamp environnement» ou sculpture- construction». Description Une vieille porte de grange avec deux trous Ă hauteur des yeux. A travers un trou pratiquĂ© dans le mur du fonds de la grange le spectateur-voyeur peut voir la mise en scĂšne suivante Une jeune femme nue se tient couchĂ©e sur des brindilles et des feuilles sĂšches, ses jambes Ă©cartĂ©es dĂ©couvrent un sexe imberbe. Elle tient une lampe. Dans le fond une chute dâeau, et un paysage de collines et de bois. Cette piĂšce est la conclusion de lâoeuvre de Marcel Duchamp, lâartiste dont se rĂ©clament tous les artistes majeurs des annĂ©es 70 et 80. Lâartiste qui a vĂ©ritablement initiĂ© lâart contemporain dans de nombreux aspects, ce que Pierre Restany appelle Lâautre face de lâart. Duchamp laisse un carnet dâinstructions pour remonter cette Ćuvre Ă partir des piĂšces dĂ©tachĂ©es dans son atelier. Chronologie 1904 Marcel Duchamp rejoint ses frĂšres Ă Paris et suit des cours Ă lâAcadĂ©mie Julian. 1909 Il commence Ă rĂ©aliser des toiles inspirĂ©es de CĂ©zanne et frĂ©quente les cubistes dissidents », comme Gleizes et Metzinger, qui se rĂ©unissent rĂ©guliĂšrement chez son frĂšre Jacques Villon Ă Le Nu descendant lâescalier voir photo ci-contre est retirĂ© du salon des IndĂ©pendants et est exposĂ© au salon de la Section dâor organisĂ© par les frĂšres Duchamp, Ă commence Ă travailler au Grand Le Nu descendant lâescalier est exposĂ© Ă lâArmory Show, New York. Duchamp apparaĂźt comme lâun des principaux reprĂ©sentants de lâavant-garde Il se rend aux Etats-Unis oĂč il retrouve son ami Francis Picabia. Rencontre avec Man Ray qui restera son ami toute sa vie Il envoie au comitĂ© de sĂ©lection de la SociĂ©tĂ© des Artistes indĂ©pendants, dont il fait partie, sa Fontaine, sous le pseudonyme de Richard Mutt. Lâobjet est refusĂ©, ce qui donnera lieu Ă la publication dâune sĂ©rie dâarticles oĂč il justifie son acte, intitulĂ©s The Richard Mutt RentrĂ© Ă Paris, il collabore avec les De retour Ă New York, il fonde avec Man Ray et Katherine S. Dreier, riche hĂ©ritiĂšre philanthrope, un organisme visant Ă promouvoir lâart contemporain en achetant des ?uvres Ă de jeunes artistes. Suite Ă une blague de Man, ils lâappellent la SociĂ©tĂ© En collaboration avec Man Ray, il publie le premier et unique numĂ©ro de New York Dada. Une dadadate » selon Man Duchamp abandonne son Grand Verre, et la rumeur court quâil abandonne mĂȘme lâ Il participe au tournage du film avant-gardiste Entrâacte de RenĂ© Clair. Dans la premiĂšre scĂšne du film, il joue aux Ă©checs avec Picabia sur le toit du théùtre des Duchamp, par son attitude prĂ©occupĂ©e par le temps, la vitesse et la dĂ©composition des mouvements, il est amenĂ© Ă faire du cinĂ©ma expĂ©rimental, appelĂ© l'âOptical cinĂ©maâ, avec son film unique Anemic Le Grand Verre est exposĂ© au MusĂ©e de Brooklyn. Câest Ă cette occasion que la glace du Grand Verre est Il fait partie de lâĂ©quipe de France du Championnat dâĂ©checs et publie, en collaboration avec un autre joueur, un ouvrage sur les fins de Il prĂ©sente ses Rotoreliefs au concours La boĂźte-en-valise, ensemble de reproductions de ses ?uvres en modĂšle rĂ©duit, est tirĂ©e Ă 300 Publication de Rrose SĂ©lavy, recueil de contrepĂšteries et de jeux de A New York, il collabore avec les SurrĂ©alistes rĂ©fugiĂ©s, notamment avec AndrĂ© Breton pour lâexposition First Papers of Surrealism. Pour cette exposition, il tisse dans lâune des salles un rĂ©seau constituĂ© de deux kilomĂštres de ficelle Il organise avec Breton la DeuxiĂšme Exposition Internationale du SurrĂ©alisme Ă Paris Le SurrĂ©alisme en 1947, et rĂ©alise la couverture du catalogue avec lâuvre PriĂšre de Le magazine grand public Life lui consacre un article. Câest le dĂ©but de la Ouverture du MusĂ©e dâart de Philadelphie grĂące Ă Louise et Walter Arensberg, amis et mĂ©cĂšnes de Duchamp, qui ont fait don de leur collection. Le nouveau musĂ©e comprend 43 de ses Publication de Marchand du Sel, le premier recueil des divers Ă©crits de Publication de la premiĂšre monographie sur Duchamp par Robert Lebel1964 La galerie Schwartz, Milan, réédite treize ready-mades disparus, en huit La Tate Gallery de Londres organise la premiĂšre grande rĂ©trospective de son ? Exposition Raymond Duchamp-Villon / Marcel Duchamp au MusĂ©e dâart moderne de Marcel Duchamp meurt le 2 octobre Ă RĂ©trospective Duchamp au MusĂ©e de Philadelphie et au MusĂ©e dâart moderne de New York. dĂ©voilement de lâoeuvre Etant donnĂ©s. Ćuvres â Femme-cocher, 1907, 31,7 x 24,5 cmâ La Broyeuse de chocolat, 1912â Les joueurs dâĂ©checs, 1911â Neuf Moules MĂąlic, 1914-1915â Le Roi et la Reine entourĂ©s de nus vites, 1912â Le Passage de la Vierge Ă la MariĂ©e, 1912â Nu descendant un escalier, 1912â Roue de bicyclette 1913â Fontaine 1917â Femme-cocher, 1907, 31,7 x 24,5 cmâ La Broyeuse de chocolat, 1912â Le Roi et la Reine entourĂ©s de nus vites, 1912â Le Passage de la Vierge Ă la MariĂ©e, 1912â Nu descendant un escalier, 1912â Roue de bicyclette, 1913â Trois stoppages Ă©talon, 1913â In advance of the broken arm, pelle Ă neige, 1914â ApolinĂšre Enameled, Ă©mail Ă la façon dâune rĂ©clame, 1914â Porte-bouteilles, 1914â La Broyeuse de chocolat no 2, 1914â Le Grand Verre, 1915-1923â Fontaine, urinoir renversĂ© et signĂ© R. Mutt », 1917â reproduction de La Joconde affublĂ©e dâune paire de moustache, 1919â Air de Paris, objet, 1919â Fresh widow, fenĂȘtre aux carreaux teintĂ©s de noir, 1920â Rotative plaques verre optique de prĂ©cision, ?uvre cinĂ©tique, 1920â Why not sneeze Rrose Selavy ?, boĂźte surrĂ©aliste morceaux de marbre blanc taillĂ©s comme des cubes de sucre contenus dans une cage Ă oiseaux dâoĂč sortent un os de seiche et un thermomĂštre, 1921â La MariĂ©e mise Ă nu par ses cĂ©libataires, mĂȘmeou Le grand verre commencĂ© en 1915 et volontairement inachevĂ© en 1925â La BoĂźte-en-valise, 1936-1941 en sĂ©rie jusquâen 1968, coffret de cuir rouge contenant 80 Ćuvres en reproductions diverses fac-similĂ©s et objets miniatures, 41,5 x 38,5 x 9,9â PriĂšre de toucher, sein en mousse collĂ© sur la couverture du catalogue de lâExposition internationale du surrĂ©alisme Ă la Galerie Maeght, 1947â Ătant donnĂ© le gaz dâĂ©clairage et la chute dâeau, peinture premiĂšre version, 1949â Dada, 1916-1923, 1953, affiche pour la Galerie Sydney Janis, New Yorkâ Coin de chastetĂ©, objet, 1963â Ătant donnĂ©s 1° la chute dâeau, 2° le gaz dâĂ©clairage, variante tridimensionnelle de Grand verre, Ă©laborĂ©e depuis 1946, inachevĂ©e en 1966â La MariĂ©e mise Ă nu par ses CĂ©libataires, mĂȘmes, Paris, Editions Rrose SĂ©lavy, 1934 Bibliographie *Marcel Duchamp par Arturo Schwarz ed. Fall*Marcel Duchamp IngĂ©nieur du temps perdu â entretiens avec Pierre Cabanne ed. Belfond*Notes de Marcel Duchamp, Ed. Flammarion, Coll. Champs, Paris, 1999*Jean-François Lyotard, Les Transformateurs Duchamp, GalilĂ©e, 1977 *Duchamp Marcel, Marchand du sel, Ădition originale de ses Ă©crits, rĂ©unis et prĂ©sentĂ©s par Michel Sanouillet, Paris, Le Terrain Vague, 1959. Duchamp du signe. Ecrits rĂ©unis et prĂ©sentĂ©s par Michel Sanouillet, Flammarion, 1975Yves Arman,â Marcel Duchamp joue et gagne â,Marval Press, 1994Ecke Bonk,â Marcel Duchamp. The Portable Museum â, Londres, 1989Françoise Le Pelven, â Lâart dâĂ©crire de Marcel Duchamp â, Editions Jacqueline Chambon, 2003Bernard MarcadĂ©, â Marcel Duchamp â, de MĂ©redieu, â Duchamp en forme de ready-made â, Paris, Blusson, 2000Marc Partouche, â Marcel Duchamp â, et manoeuvres, 1992 Textes de rĂ©fĂ©rence Marcel Duchamp, entretien avec James Johnson Sweeney extrait, 1955 entretien avec James Johnson SweeneyMarcel Duchamp, Lâartiste doit-il aller Ă lâuniversitĂ© ? », allocution extrait Ă lâuniversitĂ© dâHofstra, New York, 1960 lâartiste doit-il aller Ă lâuniversitĂ©âMarcel Duchamp, discours au MusĂ©e dâArt moderne de New York, 1961, dans le cadre de lâexposition Art of assemblage discours au musĂ©e dâart moderne de New YorkâRendez-vous du dimanche 6 fĂ©vrier 1916â, Minotaure, 10, Paris, 1937âSURcenSUREâ, Lâusage de la parole, 1, Paris, 1939, p. SELAVY, Collection âBien Nouveauxâ, Editions GLM, Paris, 1939avec Vitaly Halberstadt, Lâopposition et les cases conjuguĂ©es sont rĂ©conciliĂ©es, Bruxelles/Saint-Germain-en-Laye, 1932Collection SociĂ©tĂ© Anonyme, 33 notes critiques 1950The Creative Act / Le Processus crĂ©atif. Texte dâune intervention Ă Houston, Texas, 1957. Repris dans Duchamp du signe, 1994, p. 187-189.âA propos des ready madeâ 1966âA propos de moi-mĂȘmeâ. ConfĂ©rence donnĂ©e dans plusieurs musĂ©es et universitĂ©s des Etats-Unis 1964. Liens page wikipĂ©dia sur Marcel Duchamp Documents entretiens de Georges Charbonnier avec Marcel CinĂ©ma, DVD 1Dada CinĂ©ma Entrâacte DVDDocumentaire 1 et 2 sur Duchamp 2 DVDDe Duchamp au Pop Art, DVD
Berlin Allemagne - L'exposition controversée « Cycle of Life », qui s'est ouverte la semaine derniÚre et mettant en scÚne des cadavres, fait scandale avec deux corps « f
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ï»ż6Qui a fait scandale avec son "Urinoir" ? Duschamps Picasso Dali Pissaro (!) 7 Sur quel support est reprĂ©sentĂ©e "La joconde" ? Sur bois Sur toile . Sur papier Sur plĂątre 8 Comment se prĂ©nommait David ? Jacques-Louis Jean-Louis François-Henri Tonton 9 Qui a emballĂ© le Pont Neuf ? Le pĂšre-NoĂ«l CĂ©sar Burene Christo 10 Qui est l'auteur de la sĂ©rie "Flags" ? Ben
PrĂ©senter un urinoir dans une exposition dâĆuvres dâart peut paraĂźtre une idĂ©e scandaleuse. Et pourtant, il y a un peu plus dâun siĂšcle, Marcel Duchamp a osĂ© le faire, et a prĂ©sentĂ© cet Ă©quipement au comitĂ© dâorganisation. Certes, lâidĂ©e a suscitĂ© de vives rĂ©actions Ă lâĂ©poque. Mais aujourdâhui, elle est perçue comme lâinitiative la plus audacieuse jamais entreprise dans le monde de lâart, et qui a forcĂ©ment marquĂ© son histoire. Marcel Duchamp, prĂ©curseur de lâart contemporain Lâurinoir a Ă©tĂ© pour la premiĂšre fois prĂ©sentĂ© comme un Ćuvre dâart par Marcel Duchamp, lors dâune exposition Ă New York en 1917. Membre fondateur de lâassociation Society for Independants Artists, ce dernier a voulu tester ce quâil considĂ©rait comme lâouverture dâesprit du comitĂ© en charge de sĂ©lectionner les Ćuvres prĂ©sentĂ©es lors de cette exposition. Il a alors achetĂ© un urinoir en porcelaine dans un magasin new-yorkais, lâa baptisĂ© Fontaine » et lâa prĂ©sentĂ© tel quâil Ă©tait Ă lâorigine Ă ce comitĂ©, en y ajoutant simplement la signature ». Son geste nâa gĂ©nĂ©rĂ© que des scandales et lâurinoir nâa finalement pas Ă©tĂ© acceptĂ© Ă lâexposition. Bien que sa tentative ait Ă©chouĂ©, Marcel Duchamp a nĂ©anmoins rĂ©ussi Ă intĂ©grer une nouvelle pratique dans le monde artistique du 20e siĂšcle, celle de prĂ©senter un objet manufacturĂ© lors dâune exposition et de transformer un objet du quotidien en Ćuvre dâart. Ces objets ont dâailleurs un nom, les ready-made. Est qualifiĂ© de ready-made tout objet manufacturĂ© transformĂ© en Ćuvre dâart aprĂšs quâun artiste sâen est appropriĂ©. Il peut alors y ajouter une date, un titre ou une inscription, et procĂ©der Ă une lĂ©gĂšre modification. Lâobjet sera ainsi dĂ©tournĂ© de son usage habituel et requalifiĂ© dâĆuvre dâart. De son temps, Marcel Duchamp en a exposĂ© plusieurs, Ă lâexemple de la Roue de bicyclette, une roue de bicyclette fixĂ©e sur un tabouret en bois ; les porte-bouteilles en fer galvanisĂ© ou le peigne en acier. Par ses nombreuses prĂ©sentations, lâartiste français est ainsi considĂ©rĂ© comme le pionnier du ready-made. Il nâest cependant pas le premier Ă avoir introduit lâurinoir dans le monde artistique. Lâurinoir dans les Ćuvres antiques Certes les reprĂ©sentations sont diffĂ©rentes de lâurinoir moderne de Marcel Duchamp. Mais avant ce dernier, dâautres artistes-peintres ont dĂ©jĂ mis en scĂšne cet Ă©quipement Ă travers leurs Ćuvres. Une pratique qui a notamment Ă©tĂ© promue au Moyen-Age du 5e au 15e siĂšcle et au cours du dĂ©veloppement du mouvement baroque milieu du 16e jusquâau milieu du 17e siĂšcle, Ă©poques pendant lesquelles lâurine ne suscitait pas du dĂ©goĂ»t. Ă lâĂ©poque, il vĂ©hiculait mĂȘme une idĂ©e de santĂ© et symbolisait la vie intĂ©rieure. En effet, au Moyen-Age, lâurine Ă©tait utilisĂ©e pour diagnostiquer une maladie. Lors dâune auscultation, les mĂ©decins observaient donc le pouls et lâurine du patient. Ce dernier se servait alors dâun bocal en verre pour la miction, donnĂ© ensuite au mĂ©decin qui va lâexaminer. Cette scĂšne devient courante sur les tableaux rĂ©alisĂ©s au cours du Moyen-Age, relatant des soignants qui sâadonnent Ă leur fonction. Celui de Hans SĂŒss est lâun des plus connus, reprĂ©sentant les attributs de saint Damien et saint CĂŽme, patrons des chirurgiens et des pharmaciens de leur Ă©poque. Sur ce tableau, il est possible de les voir chacun tenir un bocal, qui reprĂ©sente alors un urinal. Ă partir du 18e siĂšcle, aucune reprĂ©sentation de ce type nâa pourtant plus Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e dans le monde artistique. En effet, avec le dĂ©veloppement de lâhygiĂ©nisme, lâurine ne fascinait plus autant les artistes. Lâart sâest mĂȘme dĂ©veloppĂ© autour dâun nouveau concept, le bon goĂ»t, qui ne laissait aucune place aux excrĂ©ments. Lâurinoir, lui, ne sera plus reprĂ©sentĂ© Ă travers les Ćuvres dâart quâaprĂšs le dĂ©veloppement de lâart contemporain et moderne. NĂ©anmoins, mĂȘme du temps de lâart contemporain, les Ćuvres qui osaient les afficher nâattiraient que des scandales. LâaprĂšs-Duchamp Marcel Duchamp se prĂ©sentait donc comme celui qui a repris les concepts de lâart du Moyen-Age ou de lâĂąge baroque. Mais aprĂšs le scandale quâil a provoquĂ©, lâurinoir nâĂ©tait plus prĂ©sent dans aucune autre exposition. Les artistes qui lâont suivi ont toutefois repris le concept de lâartiste français, qui a toujours voulu que lâart soit dĂ©fini suivant le choix de lâartiste et non Ă la base des notions de beau et de laid. Lâartiste amĂ©ricain Andy Warhol fait partie de ceux qui se sont inspirĂ©s de cette idĂ©e, et a par exemple transformĂ© une boĂźte de soupe en Ćuvre dâart. Il a Ă©galement enrichi ses collections avec divers objets de consommation, en se rĂ©fĂ©rant Ă son histoire personnelle ou Ă la culture populaire. En ce qui concerne lâexposition des Ă©quipements sanitaires, câest le sculpteur italien Maurizio Cattelan qui les a repris pour les introduire Ă nouveau dans le monde artistique. Celui-ci a conçu des toilettes en or massif, qui se sont vues attribuer lâintitulĂ© America ». Il a choisi le musĂ©e de Guggenheim, Ă New York, pour exposer ses Ćuvres, censĂ©es reprĂ©senter le rĂȘve amĂ©ricain et symboliser les inĂ©galitĂ©s créées par le systĂšme capitaliste.
ART(L'art et son objet) La reproduction en art. Ăcrit par Denys RIOUT âą 2 030 mots âą 4 mĂ©dias Vantant les moyens modernes de reproduction qui permettent aux Ćuvres, notamment musicales, d'acquĂ©rir une vĂ©ritable ubiquitĂ©, Paul ValĂ©ry prophĂ©tisait, en 1929 : « Il faut s'attendre que de si grandes nouveautĂ©s transforment toute la technique des arts, agissent par lĂ sur
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Cetteloi, quâil a mise Ă lâĂ©preuve de lâexpĂ©rience grĂące Ă son urinoir, montre que les regardeurs projettent des qualitĂ©s valorisantes sur les objets dâartiste qui les leurs renvoient plus tard, une fois consacrĂ©s en tant que chefs-dâĆuvre de lâart. Ce processus basĂ© sur lâamour-propre et le dĂ©sir dâune identitĂ© singuliĂšre, et qui est donc Ă©videmment trĂšs
C e nâest plus un appareil sanitaire, mais un mythe. On connaĂźt son histoire par coeur. Se promenant sur la CinquiĂšme Avenue, Marcel Duchamp achĂšte un banal urinoir en porcelaine, signe lâobjet Ă la peinture noire R. Mutt 1917 », et le fait parvenir sous ce pseudonyme au Salon des artistes indĂ©pendants de New York. Le Salon est ouvert Ă tous les artistes, sans critĂšres de sĂ©lection, Ă condition de payer les frais de participation. MalgrĂ© cette libĂ©ralitĂ© affichĂ©e, lâurinoir fait bondir le prĂ©sident du comitĂ© dâorganisation. On vote â pour ou contre lâurinoir ? Ce sera contre. Au prĂ©texte quâil nâest pas une oeuvre dâart, quâil est immoral et vulgaire », quâil ne serait quâune piĂšce commerciale de plomberie » ce quâil est, au demeurant, lâobjet ne sera pas exposĂ©. Faisant partie du comitĂ© dâorganisation, observant la farce en sous-marin cachĂ©, Duchamp dĂ©missionne avec fracas, et attire sur lâinvisible R. Mutt lâattention des journaux. La polĂ©mique est astucieusement entretenue par une amie de Duchamp, Louise Norton, dans un article complĂštement loufoque de The Blind Man, oĂč, avec un sens consommĂ© de la provocation, elle dĂ©fend lâurinoir en ces termes Le fait que M. Mutt ait fait ou pas la fontaine de ses propres mains nâa pas dâimportance. Il lâa CHOISIE. » Plus loin, Ă propos de la vulgaritĂ© supposĂ©e Les seules oeuvres dâart que lâAmĂ©rique ait donnĂ©es sont ses tuyauteries et ses ponts. » Scandale ! Et bel exemple de gĂ©nie promotionnel. Les discussions creuses sur la finalitĂ© de lâart et le rĂŽle de lâartiste durent encore aujourdâhui, et participent Ă faire de Fountain lâoeuvre dâart la plus influente du xx e siĂšcle, comme lâa rĂ©vĂ©lĂ© un sondage anglais auprĂšs du gotha sera rĂ©cupĂ©rĂ© par Alfred Stieglitz, qui lâexpose dans sa galerie, histoire de se marrer un coup et de profiter un brin des retombĂ©es de notoriĂ©tĂ© soudaine. Puis il disparaĂźt. LâhypothĂšse la plus probable Ă©tant que Stieglitz, lassĂ© de la plaisanterie et de lâencombrant objet, lâait mis⊠à la poubelle. Ne subsistent que quatre photos, dont deux prises par Stieglitz lui-mĂȘme, qui serviront de base Ă une reconstitution » de lâurinoir, Ă partir de 1964, avec le bon vouloir de Marcel Duchamp, qui consacre les copies avec sa signature. Car lâobjet est en passe dâĂȘtre canonisĂ© en tant que premier ready-made mĂ©diatisĂ© de lâhistoire de lâart. fĂ©tichisme Des milliers dâartistes, de critiques et de thĂ©sards, Ă©blouis par la simplicitĂ© du concept et lâinfini magma rhĂ©torique que lâon peut en tirer, ne jurent que par lui. Exemple de charabia prĂ©tentieux Ce qui fĂ©conde Fountain, et qui donne naissance Ă lâartiste, est le nom de lâartiste Ă travers la multiplicitĂ© des voix. Du nom de Fountain coule la source qui arrose le nom de Duchamp et Duchamp est lui-mĂȘme la source » Claire AzĂ©ma, LâObjet et son lieu . Lâurinoir sert encore aujourdâhui de socle thĂ©orique Ă tout un pan de lâart contemporain qui se complaĂźt, avec le bonheur du narcissisme, Ă tourner autour de son propre nombril, au point oĂč, nây tenant plus, des plasticiens lâincorporent dans leur dĂ©marche artistique on pisse bien sĂ»r ! dans les copies de Fountain, on les dĂ©tourne, on les casse, etc. Le fĂ©tichisme bat son plein. On ne peut que frĂ©mir Ă lâidĂ©e que lâurinoir original soit retrouvĂ© un jour. Pour bon nombre dâadeptes, ce serait comme retrouver la Croix du Sauveur. Extase assurĂ©e. Combustion spontanĂ©e. Rassurons-nous, la chose est peu probable. Depuis une cinquantaine dâannĂ©es, avec toute cette folie liturgique, les exĂ©gĂštes ont explorĂ© les moindres recoins. Chose curieuse, les anciens catalogues de la sociĂ©tĂ© J. L. Mott Iron Works, oĂč Duchamp se serait procurĂ© lâobjet, ne mentionnent aucun urinoir de ce genre. Encore plus incomprĂ©hensible, on a Ă©tĂ© incapable de retrouver un modĂšle semblable sur aucun marchĂ© aux puces, fabrique dĂ©saffectĂ©e, vieil immeuble dâĂ©poque promis Ă la dĂ©molition. Ce qui fait dire Ă lâhistorienne dâart Rhonda Shearer que les ready-mades de Duchamp nâen sont pas. AprĂšs avoir passĂ© des annĂ©es Ă chasser les vieux objets ressemblant de prĂšs ou de loin aux objets iconiques de Duchamp le porte-bouteilles, la pelle Ă neige, le porte-chapeau, et lâurinoir, bien sĂ»r, elle en arrive Ă la stupĂ©fiante conclusion que lâartiste fabriquait lui-mĂȘme les ready-mades, qui, du coup, nâen sont plus ! Caramba ! Ătrange rĂŽle aussi que celui de Louise Norton. Câest son adresse qui figure sur lâĂ©tiquette de lâurinoir original. Câest elle, on lâa vu, qui met au point la machine rhĂ©torique. Enfin, dans une lettre de 1917 Ă sa soeur, Duchamp attribue clairement lâorigine du projet Ă une amie ». DĂ©cĂ©dĂ©e en 1941, bien avant lâinouĂŻe sanctification de Fountain, Louise Norton aurait subi une expropriation en rĂšgle. VoilĂ qui serait moche et vulgaire, en somme, comme un urinoir. Iegor Gran
ArtisteQui A Fait Scandale Avec Son Urinoire Solution. Réponses mises à jour et vérifiées pour le niveau CodyCross Transports Groupe 110. Solution. Artiste qui a fait scandale avec son
Joups Joups January 2021 1 11 Report Nommez un artiste de l antiquite Please enter comments Please enter your name. Please enter the correct email address. Agree to terms and service You must agree before submitting. Lista de comentårios Ambrehvd MésomÚde de CrÚte Compositeur de l'Antiquité 1 votes Thanks 0
Commedâailleurs Moumen qui mĂšne tant bien que mal lâentreprise familiale et consomme sans arrĂȘt le kif. Chou en Lai, le sage qui bosse tout le temps et partout comme un nĂšgre. AbdelJalil, qui rata ses Ă©tudes malgrĂ© les efforts de son pĂšre, gĂšre maintenant une librairie au quartier et reprĂ©sente lâintĂ©grisme quoiquâil nâait pu, jusquâĂ maintenant, recruter aucun voisin
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Savez-vous que Marcel Duchamp avait dâabord fait scandale avec une peinture avant dâentrer dans lâhistoire de lâart avec son urinoir Fontaine » et ses autres readymades, ces objets dĂ©jĂ faits ? La peinture figure au centre dâune exposition au Centre Pompidou de Paris qui revisite cette Ă©poque trop souvent nĂ©gligĂ©e, voire oubliĂ©e, dâun rĂ©volutionnaire de lâart. Entretien avec CĂ©cile Debray, commissaire de lâexposition Marcel Duchamp, la peinture mĂȘme » qui rĂ©unit pour la premiĂšre fois une centaine dâĆuvres peintes et dessinĂ©es de lâartiste. RFI Est-ce que le regard sur les readymades de Marcel Duchamp 1887-1968 est devenu tellement ringard quâon sâoccupe maintenant de ses peintures ?CĂ©cile Debray [Rires] Je ne dirais pas çà comme ça. Je dirais plutĂŽt que câest une vision de Marcel Duchamp qui est souvent trĂšs simplifiĂ©e, presque caricaturale. Donc il Ă©tait important dâĂ©voquer la question de la peinture, non pas pour rĂ©habiliter Marcel Duchamp comme un peintre, mais plutĂŽt pour comprendre la complexitĂ© de sa pensĂ©e et la maniĂšre dont il a Ă©laborĂ©, dans ces annĂ©es-lĂ , sa grande Ćuvre Le Grand Verre [son dernier tableau », rĂ©alisĂ© entre 1915 et 1923, ndlr].DĂšs le dĂ©but, on est troublĂ© il y a des maĂźtres comme Cranach, Ingres, Böcklin, Courbet, Manet et Matisse, mais aussi des nus de Duchamp, une vĂ©ritable obsession Ă©rotique liĂ©e Ă la question du regard. Est-ce que lâĂ©rotisme Ă©tait Ă lâorigine du dĂ©sir de peindre chez Duchamp ?Disons que lâĂ©quation entre Ă©rotisme et peinture est assez tentante surtout chez Marcel Duchamp. Mais je ne lâinvente pas. Si on regarde cette question chez Manet qui est sans doute le premier peintre moderne et qui a posĂ© trĂšs tĂŽt cette question du regardeur qui intĂ©ressait beaucoup Marcel Duchamp, on a vraiment la question de lâobscĂ©nitĂ© de ce qui peut ĂȘtre montrĂ© par la peinture. A mon avis, cela a Ă©tĂ© un des moteurs pour Duchamp dans son questionnement sur lâ prĂ©sentez des tableaux de beaucoup de peintres qui ont influencĂ© Marcel Duchamp, mais pour lui, le vĂ©ritable point de dĂ©part Ă©tait Odilon Redon dont vous montrez LâHomme parce que Duchamp aimait Ă©normĂ©ment Redon avec qui il avait beaucoup de points communs. Par exemple, Redon est un artiste qui sâest beaucoup intĂ©ressĂ© Ă la biologie et qui a transcrit des imageries scientifiques dans un autre registre. Quand il dit ce nâest pas CĂ©zanne qui mâintĂ©ressait, mais Redon », câest une maniĂšre de dire quâil Ă©tait dĂ©jĂ original dans ses 1911, tous ses contemporains, tous les jeunes artistes de son Ăąge regardaient vers le cubisme, le mouvement de lâavant-garde de lâĂ©poque. Mais lui, Ă rebours des autres, va regarder vers le symbolisme, un mouvement dĂ©jĂ dĂ©modĂ© en 1910. Pourquoi le symbolisme ? Câest lĂ oĂč Duchamp a trouvĂ© la dĂ©finition de lâart quâil souhaitait un art intelligent, un art de lâidĂ©e. Aujourdâhui, quand on en a fait le pĂšre de lâart conceptuel, câest curieux pour nous de voir quâil a dĂ©fini la peinture non-rĂ©tinienne » en regardant Arnold Böcklin, mais câest comme ça !Votre regard sur la peinture, mĂȘme » occupe la grande majoritĂ© des salles de lâexposition au Centre Pompidou, mais quâest-ce quâon est rassurĂ© quand on dĂ©couvre enfin un readymade comme la Roue de bicyclette », le Porte-bouteille » et autres... Pour vous, la peinture de Marcel Duchamp a-t-elle la mĂȘme importance pour lâhistoire de lâart que ses readymades ?Câest difficile de rĂ©pondre. Ce qui est important dans la peinture de Duchamp, câest plutĂŽt le cheminement quâil fait Ă travers la peinture. Donc il est plus intĂ©ressant dâexaminer lâensemble des peintures dans leur progression chronologique et dans leur lien avec les rĂ©fĂ©rences. Des rĂ©fĂ©rences qui deviennent de plus en plus extĂ©rieures Ă la peinture puisquâil va regarder du cĂŽtĂ© du cinĂ©ma, des livres, des objets techniquesâŠIl nâest pas Matisse et il le savait. Mais pourtant, jusquâĂ la fin de sa vie, il a toujours souhaitĂ© que ses peintures soient rĂ©unies dans un mĂȘme lieu autour du Grand Verre. CâĂ©tait bien la raison pour laquelle Duchamp souhaitait finalement montrer que Le Grand Verre est issu dâune rĂ©flexion approfondie sur la question de la peinture, sur ses limites, peut-ĂȘtre sur son obsolescence Ă cette Ă©poque, mais il a toujours souhaitĂ© quâon conserve cette cohĂ©rence autour du Grand avoir fait scandale avec sa peinture Nu descendant un escalier, refusĂ©e au Salon des IndĂ©pendants, mais acclamĂ©e quelques mois plus tard Ă New York, Duchamp dĂ©cide en mai 1913 de ne plus ĂȘtre artiste. Est-ce que câĂ©tait une dĂ©cision pour se dĂ©tacher de la peinture et pour arriver aux readymades ?Il y a deux choses il y a en effet sa volontĂ© de rompre avec le statut social dâartiste qui est quand mĂȘme assez Ă©tonnante de la part de Duchamp, parce quâil y va exprimer un rejet pour les milieux dâartistes. Ensuite, il y a la question du readymade. Jâessaie de montrer dans lâexposition que ce nâest pas forcĂ©ment un geste de nĂ©gation de la peinture. Il y a beaucoup plus une dialectique entre la peinture et les readymades puisque, au moment oĂč il crĂ©e ses premiers readymades, câest le moment oĂč il assĂšche sa peinture, oĂč elle devient de plus en plus impersonnelle. Duchamp va alors investir dans le readymade sa force poĂ©tique et sa force subjective en choisissant lui-mĂȘme un objet et on y apposant une inscription. Il insiste beaucoup sur cette nĂ©cessitĂ© dâinscrire un mot ou un titre qui va finalement rendre ce geste Duchamp, câest un lecteur impulsif, câest un artiste qui aime son pĂšre, câest un homme dotĂ© dâhumour. Quâest-ce quâon dĂ©couvre sur la personne et le caractĂšre de Marcel Duchamp Ă travers sa peinture ?Ce quâon doit sentir, câest Ă la fois ses doutes et ses rĂ©ponses qui sont toujours sur le fil du rasoir. Ce nâest jamais quelquâun qui va assener une rĂ©ponse franche et claire. Il va toujours osciller entre le rejet et en mĂȘme temps le surinvestissement romantique. Câest pour cela que lâironie ou lâhumour sont trĂšs importants chez Duchamp, parce que câest toujours une mise Ă distance critique qui lui permet toujours dâavoir cette position extrĂȘmement subtile. On a tendance Ă oublier cette subtilitĂ©, mais la postĂ©ritĂ© Duchamp repose sur cette le readymade de la Joconde retravaillĂ©e de 1919 est Ă lâaffiche de lâexposition. Un collage sur le mĂȘme motif, Lâenvers de la peinture 1955, se trouve Ă la fin du parcours. Pour vous, Marcel Duchamp est-ce le LĂ©onard de Vinci du 20e siĂšcle ?Beaucoup lâont dit. Il y a des analogies assez troublantes. Câest vrai, LĂ©onard de Vinci a laissĂ© beaucoup dâĆuvres inachevĂ©es, a peu produit, a multipliĂ© ses annotations et ses recherches dans des domaines trĂšs diffĂ©rents. Oui, câest une analogie quâon pourrait faire. MARCEL DUCHAMP Le Roi et la reine entourĂ©s de nus vites, 1912, huile sur toile, 146 x 89 cm Philadelphia Museum of Art, The Louise and Walter Arensberg Collection, 1950 succession Marcel Duchamp / ADAGP, Paris 2014 ___________________________________Marcel Duchamp. La peinture, mĂȘme. Exposition au Centre Pompidou-Paris, jusquâau 5 janvier 2015.
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